Terre des festivals ne fait pas qu’amuser : elle porte aussi une charge satirique. En imitant les codes de la publicité amatrice et du discours institutionnel, l’œuvre pointe la banalité des messages qui saturent nos espaces publics. Le sérieux affiché — comité-conseil, organisme à but non lucratif, titres d’événements improbables — souligne l’absurdité de bureaucratiser jusqu’à la convivialité. Dans une ville comme Laval, souvent associée à une succession de slogans et de campagnes cherchant à séduire ses citoyens et à projeter une image attrayante, la multiplication d’affiches fictives grossit le trait : elle rend visible l’obsession de se promouvoir par des événements rassembleurs. Derrière l’humour, la critique vise la fragilité du lien social, la vacuité de certaines célébrations collectives, et même les travers du milieu culturel lui-même — caricaturés par la figure du président-directeur général assisté de « stagiaires français non rémunérés et de bénévoles anxieux et volages », tel qu’on peut le lire sur le site web Festilaval.