Belmont

Belmont est un tableau monumental installé sur la façade du pavillon du Bois-Papineau, tout près d’un grand boisé à Laval. Dans cette œuvre, l’artiste Daniel Langevin joue avec la composition, la couleur et la perception, en écho au bâtiment et au paysage environnant. Réalisée dans le cadre de Cartel, un projet d’Voir la définition complète dans le lexiqueart public, elle crée une expérience visuelle qui ouvre une porte vers un paysage imaginaire.

Où ?

Aux portes d’un grand boisé

Carte de Laval

Lieu indéfini

Pavillon du Bois-Papineau, boulevard Saint-Martin Est
Quartier : Duvernay, Laval

Belmont est présenté sur la façade du pavillon du Bois-Papineau à Duvernay. Il s’agit d’un centre communautaire situé tout près d’une grande forêt qui abrite des écosystèmes diversifiés : érablières, prairies, marais et ruisseaux. L’artiste Daniel Langevin a grandi non loin de là, dans le quartier voisin à Saint-François, entre un boisé et des terres agricoles.

Belmont
1 of 2Qu’est-ce qui, selon vous, fait que ce lieu est idéal pour accueillir l’œuvre de Daniel Langevin ?
2 of 2En quoi un boisé pourrait-il ressembler à une salle d’exposition ?

Qui ?

Daniel Langevin

Image de nouvelle île

Daniel Langevin est un artiste natif de Laval, qui vit et travaille à Montréal. Par le biais de la peinture, il réalise des compositions Voir la définition complète dans le lexiqueminimalistes et épurées. Le désir de l’ordre et de l’équilibre guide la réalisation de ses tableaux qui sont d’abord conçus par ordinateur, puis peints à la main.

On retrouve dans mes œuvres le désir de l’ordre, l’importance des contraintes et une soif d’équilibre formel.

Daniel Langevin

Comment ?

Un jeu calculé

À première vue, l’œuvre Belmont paraît simple et spontanée, avec des formes géométriques qui ne représentent aucun objet. Cependant, cette sobriété cache un travail précis et un jeu calculé de disposition des différents éléments pour générer des interactions, du mouvement, de la profondeur et du rythme.

Une grande masse carrée se trouve au cœur de la composition. Cette figure principale est divisée en morceaux irréguliers aux contours asymétriques. Ils s’emboîtent ou se repoussent subtilement. D’une manière contrastée, l’espace organisé en grille tout autour du carré est équilibré, évoquant le calme et l’infini. Sous le carré, une forme discrète se glisse comme une ombre et donne à l’ensemble un effet de flottement.

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Croquis numérique pour l'œuvre Belmont
1 of 3À quoi vous font penser ces formes géométriques ?
2 of 3Quels éléments vous semblent s’avancer vers vous ? Lesquels paraissent s’éloigner ?
3 of 3Comment imaginez-vous que l’artiste passe de son esquisse numérique à la surface peinte ?

La couleur, systématiquement travaillée en de grands aplats immaculés, devient pour moi un matériau à part entière, de son intense saturation à son chatoiement le plus subtil.

Daniel Langevin

Les couleurs du vent et de la lumière

Belmont est composé de grands aplats de bleu et de vert, rehaussés de nuances de jaune ou de rose. Chaque bloc possède sa propre tonalité — son degré de clarté ou d’obscurité. Cette variation donne l’impression que certaines zones sont baignées de lumière, tandis que d’autres restent dans l’ombre. Ce jeu de tonalités qui crée, pour le regardeur, des effets de profondeur ou de flottement. Les couleurs claires semblent avancer, les plus sombres reculent.

La palette de Belmont évoque le ciel et les arbres du bois Papineau. Elle ancre l’œuvre dans son environnement. Comme un paysage, elle change d’aspect selon la lumière du jour ou les saisons, reflétant tour à tour les verts lumineux du printemps, les bleus froids de l’hiver ou les dorés de l’automne.

Image de nouvelle île
Image de nouvelle île
Image de nouvelle île
Le tableau « Microchromie, Gris, Puissance (6) » (1977) de Fernand Leduc est une source d'inspiration pour Belmont.
First image
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1 of 3Ces couleurs vous évoquent-elles une saison particulière ?
2 of 3Imaginez-vous devant l’œuvre un jour de soleil, de pluie ou de neige : comment la lumière ou l’ombre changeraient-elles votre perception ?
3 of 3Quels échos trouvez-vous entre les couleurs du tableau et le paysage autour de lui ?

Une trouée imaginaire

La façade du pavillon, avec ses murs en biais et sa grande vitrine quadrillée, semble prolonger la géométrie de Belmont. La grille de la porte répond à celle du tableau. Les reliefs du bâtiment trouvent un écho dans les formes peintes qui avancent ou reculent.

En plaçant le point de fuite en bas de la composition, Daniel Langevin invite à regarder l’œuvre en levant la tête, comme un passant au pied d’un arbre. Cette perspective correspond à la disposition du pavillon : l’œuvre, accrochée en hauteur, se voit depuis le bas des escaliers, sans possibilité de l’observer de face.

Ces correspondances entre peinture et architecture créent un Voir la définition complète dans le lexiquetrompe-l’œil, brouillant la frontière entre espace réel et espace représenté. L’œuvre devient une fenêtre imaginaire, éclairée comme en contre-jour. Son échelle monumentale accentue encore cette impression. On s’imagine alors gravir les marches non pas vers la porte, mais vers l’intérieur du tableau.

vue aérienne du bâtiment
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Belmont, vue de face corrigée

Presque symétrique, dotée d’une perspective bricolée, cette pièce est également un clin d’œil à La Trinité de Masaccio (pièce phare pour son architecture en trompe-l’œil) avec laquelle elle partage les mêmes dimensions.

Daniel Langevin
1 of 3Qu’est-ce qui change lorsqu’un tableau est exposé dehors plutôt qu’en galerie ?
2 of 3Quel est l’endroit le plus surprenant où vous avez déjà vu une œuvre d’art ?
3 of 3Avez-vous déjà croisé un trompe-l’œil ? Où était-ce ?

Pourquoi ?

Belmont, le titre

Belmont est un tableau monumental pensé pour transformer la façon dont on regarde le paysage urbain. Derrière ses formes simples se cache un agencement précis, conçu pour s’accorder autant avec le bâtiment qu’avec la nature tout autour. L’œuvre attire l’œil, bouscule la perception et ouvre la porte à l’imaginaire.

cabane pierre langevin

Belmont, c’est le nom d’une rue où Daniel Langevin a grandi — mais c’est aussi, littéralement, « le beau mont ». Même sans connaître ce lieu précis, le mot évoque un point haut. Un endroit d’où l’on regarde, d’où l’on rêve. Pour l’artiste, le souvenir est celui des cabanes dans les arbres, de ces constructions bricolées qui ouvrent un monde à l’imagination. L’œuvre, comme un jeu de blocs colorés, invite chacun à y projeter ses propres images. C’est un clin d’œil à l’enfance, à cette liberté d’inventer des mondes — et peut-être, en sortant d’ici, à l’envie d’aller jouer dans le bois.

Je suis heureux de voir que Belmont se retrouve au pavillon du Bois-Papineau. Ce lien était important avec l’arbre et la flore, ces odeurs de fleurs séchées que je garde de Saint-François et que je ne retrouve nulle part ailleurs.

Daniel Langevin

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Crédits médias

Daniel Langevin, Alexis Bellavance, Claudine Landreville, Pierre Langevin. Bois Papineau, Laval. © CANOPÉE, 2025. Fernand Leduc, Microchromie, Gris, Puissance (6), 1977 © Succession Fernand Leduc / CARCC Ottawa 2025. Tous droits de reproduction réservés.